1 La phrase affirmative
Dans les phrases affirmatives, l’ordre normal des mots est : sujet - verbe - complément d’objet au datif - complément d’objet à l’accusatif
au génitif :
ik gaf imm (D) sja bók (A) «je lui ai donné le livre»
Lorsque le verbe est intransitif, l’attribut se place après le verbe :
barn mín is soik «mon enfant est malade»
Ces règles fondamentales correspondent à celles qui sont en vigueur en allemand et en français. Mais en réalité, l’ordre des mots est relativement libre en burgonde et peut être facilement modifié pour des raisons stylistiques, en poésie par exemple, ou pour mettre en valeur tel ou tel mot à l’intérieur de la phrase :
imm gaf ik bók sja
bók sja gaf ik imm «je lui ai donné le livre»
gaf ik imm sja bók
Dans la phrase commençant par un pronom interrogatif sujet, on emploie le même ordre des mots :
hva sagdis imm dat ? «qui lui a dit celà ?»
hva gaf imm bók sja ? «qui lui a donné le livre»
Il est à noter que dans les formes verbales composées, auxiliaire et verbe principal sont aussi rapprochés que possible (contrairement à l’allemand).
iz vas kuma gistra «il est venu hier»
si hefdis gefa imm bók sja «elle lui a donné le livre»
Ceci est aussi le cas lorsque l’ordre des mots a été modifié pour des raisons stylistiques :
bók sja hefdis si gefa imm
imm hefdis si gefa bók sja «elle lui a donné le livre»
gefa hefdis si imm sja bók

2 La phrase interrogative
Dans la phrase interrogative sans mot interrogatif, le sujet se met normalement après le verbe :
kvims iz om morgins ? «viendra-t-il demain ?»
Le même ordre prévaut lorsque la phrase commence par un interrogatif qui n’est pas le sujet :
hvan (A) sás du ? «qui as-tu vu ?»
hvan filu skald du imm ? «combien lui dois-tu ?»

3 La phrase négative
La présence d’une négation ne modifie pas fondamentalement l’ordre des mots dans la phrase. Cependant la place de la négation est déterminée par la structure de la phrase. En burgonde, elle se met normalement après le verbe :
iz is nig haima «il n’est pas à la maison»
si kvams nig forgistra «elle n’est pas venue avant hier»
En général, la négation se place après un complément d’objet au datif :
ik gaf imm (D) nig bók sja (A) «je ne lui ai pas donné le livre»
Dans les formes verbales composées, la négation, ou d’autres mots exprimant une négation, se placent en général entre l’auxiliaire et le participe passé :
ik haf nig gefa imm hund sja «je ne lui ai pas donné le chien»
ik haf ainku gefa inn «je ne l’ai donné à personne»
Lorsque le pronom négatif est le sujet de la phrase, il se place en tête, comme les autres mots dans la même fonction :
nennki hafs sæja si «personne ne l’a vu»
La négation se met devant l’infinitif, lorsque celui-ci se rapporte au sujet (propositions infinitives) :
si sags nig kvima «elle dit qu’elle ne viendra pas»

4 Cas divers
• Lorsque la subordonnée précède la principale, le sujet de celle-ci se place après le verbe :
ef si kvimi, im ik nig haima «si elle vient, je ne suis pas à la maison»
svedí ey vasni siuki, magdni ey nig vyrkja alldag «comme ils étaient malades, ils n’ont pas pu travailler toute la journée»
Lorsque la conjonction est omise en tête de la subordonnée, le verbe se place devant le sujet de celle-ci :
verds du haima, man ik kvima «si tu es à la maison, je pense passer»
• Avec la conjonction endi «car, en concéquence», le sujet se place après le verbe :
ey vasni langfa til kvima, endi vas vers vedir «ils ont mis du temps à venir, car le temps était mauvais»
• L’adverbe se place en principe devant l’adjectif et après le verbe et le complément d’objet :
húsu sin mest skón «les maisons sont très belles»
iz teyis dat vel «il fait cela bien»
Lorsqu’un adverbe ou une locution adverbiale sont placés devant le verbe, l’ordre des mots est inversé :
gistra vas gód vedir «hier, il a fait beau»
morgins verds jú kvima haim «demain, vous serez rentré à la maison»